Quand la jalousie devient maladie !
La jalousie dans les couples génèrent beaucoup de tensions et de souffrances. C'est d'ailleurs une des causes les plus répandues de séparation. La jalousie maladive ou pathologique ne laisse plus de place à l'autre qui étouffe sous les soupçons quotidiens et qui ne peut plus exister avec un sentiment et de liberté. Heureusement, cette maladie se soigne par la psychothérapie.
Qu'est ce qu'une personne jalouse ?
La jalousie est une émotion, elle peut être définie comme une réaction exagérée sur un mode obsessionnel et agressif , elle témoigne un sentiment d'insatisfaction de ne pas être à la hauteur, de ne pas être suffisamment aimé, la crainte d'être remplacé ou d'être abandonné, la personne jalouse ressent une profonde souffrance, un sentiment d'insécurité, en lien avec la crainte de la séparation, ce qui va avoir pour effet de générer des conflits dans le couple induits par des comportements négatifs dans un climat de tristesse et parfois même de détresse ou de violence, ce qui aboutit tôt ou tard à une rupture brutale et irréversible, la jalousie est un sentiment aussi bien féminin que masculin.
La personne jalouse vit dans une inquiétude permanente, elle devient méfiante et soupçonneuse à l'égard de la personne aimée ce qui la pousse à l'intrusion, à la surveiller, à la contrôler dans ses attitudes, dans ses actes et ses déplacements, elle cherche des preuves, elle menace, pleure, ce qui a pour effet de rendre la vie insupportable à celui qui la subit.
Les causes de la jalousie
Souvent inconscientes, les origines de la jalousie peuvent être multiples et plurielles ;
• L’insécurité affective de base
Les personnes qui ont été peu touchées dans l’enfance et qui n’ont pas senti l’amour inconditionnel de leurs parents souffrent d’une grande insécurité affective. Elles ont beaucoup plus peur de ne plus être aimées et recherchent des confirmations sous toutes les formes.
• Le manque d’estime de soi
Dans ce cas, la personne jalouse est « persuadée » qu’elle ne peut être que quittée un jour par l’autre. La croyance inconsciente est que je ne suis pas suffisamment bien que pour être aimé pour ce que je suis et que donc tôt ou tard, l’autre trouvera quelqu’un d’autre qui sera mieux que moi.
A mes yeux, il est impensable de tenter de rivaliser car je ne me sens pas à la hauteur. En fait, je ne me sens pas "digne" de l'amour de mon conjoint et je ne veux pas qu'il s'en aperçoive.
• La projection de ses propres désirs d’infidélité
C’était l’hypothèse émise par S. Freud. Le jaloux projette sur l’autre son propre désir d’aller voir ailleurs. Comme il ne peut l’assumer, il tyrannise l’autre lui prêtant ses propres intentions fantasmatiques.
• Un traumatisme dans l’histoire familiale
On porte parfois en soi les traces de souvenirs familiaux douloureux. Ainsi, si enfant, j’ai vu mes parents se disputer violemment à cause de tromperies au sein du couple, il se peut que je devienne particulièrement jaloux à l’âge adulte. Guérir de ses traumatismes d’enfant est alors indispensable pour retrouver son équilibre.
• Une paranoïa sous-jacente
Ce sont les cas les plus graves. Enfermé dans une telle structure de personnalité, le jaloux est continuellement susceptible et suspicieux. Il peut devenir violent au moindre signe extérieur qui attise son insécurité existentielle.
La jalousie symptôme
La jalousie symptôme, très répandue, s'établit dans le cadre de la dynamique de couple " normale ". Le jaloux est quelqu'un qui a en permanence un désir, une pulsion d'emprise sur l'autre. Il peut d'ailleurs voir cette possessivité contrecarrée par des attitudes du jalousé. La plupart du temps, ce dernier recherche en effet inconsciemment la jalousie de son partenaire. Chez le jalousé, la jalousie excite le désir de se faire désirer. La jalousie de l'un est entretenue par le désir d'être désiré de l'autre.
Chez certaines personnes, la démonstration du désir de l'autre est même un facteur d'excitation se-xuelle. Dans ce cas, le jalousé " joue " à mettre le désir de l'autre à l'épreuve. Cela peut provoquer une certaine jouissance. Ce type de jalousie est commune. Par exemple, de retour d'une soirée " en célibataire " improvisée, les réponses évasives du jalousé à la curiosité du jaloux peuvent former la trame, consciente ou non, d'un jeu érotique subtil.
Dans le cadre de la jalousie-symptôme, et contrairement à la jalousie-maladie, ce n'est pas toujours le jalousé qui fait appel au thérapeute. Dans ce genre de situation, le jaloux souffre au même titre que le jalousé. Le se-xologue travaille alors sur le psychodynamique du couple : il s'interroge sur les raisons de la jalousie de l'un, sur celles qui font que l'autre est jalousé.
Cependant, les professionnels s'arrêtent rarement à la jalousie en tant que tel. Il ne s'agit le plus souvent que d'un des éléments de fonctionnement de la personnalité du sujet qui renvoie à son histoire
Quand la jalousie devient violence
Les violences dans les relations intimes sont un ensemble de comportements, d'actes, d'attitudes de l’un des partenaires ou ex-partenaires qui visent à contrôler et dominer l'autre.
Elles comprennent les agressions, les menaces ou les contraintes verbales, physiques, se-xuelles, économiques, répétées ou amenées à se répéter.
Ces violences affectent non seulement la victime, mais également les autres membres de la famille, parmi lesquels les enfants. Elles constituent une forme de violence intrafamiliale.
Comment peut-on aider un conjoint jaloux ?
Il est parfois possible d’améliorer les choses en consultant un thérapeute de couple. Ce spécialiste aidera le patient à enlever les lunettes de la jalousie, et en cherchant l’origine de sa peur de l’abandon, lui permettra de retrouver confiance et estime de lui-même.
Mais bien souvent, les jaloux n’ont pas conscience de leur comportement, leur faire suivre une thérapie s’avère donc difficile sauf s’ils sont confrontés à un ultimatum du type : « la thérapie ou la rupture ».
Enfin, mon dernier conseil serait de prendre rapidement ses distances avec un jaloux pathologique, si l’on s’aperçoit de son trouble au début de la relation.